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Christine Lagarde face à la Cour de justice de la République

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Christine Lagarde a-t-elle par sa « négligence » permis un colossal détournement d’argent public au profit de Bernard Tapie ? C’est la question à laquelle la Cour de Justice de la République devra répondre.
Le procès qui commence aujourd’hui doit durer jusqu’au 20 décembre, avec une décision rendue dans la foulée. Mais la défense va demander un report. L’actuelle directrice générale du FMI qui affirme avoir toujours « agi de bonne foi » risque jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Ce qu’on lui reproche

Ministre de l’Économie et des Finances entre 2007 et 2011, alors que Nicolas Sarkozy était président de la République, elle sera jugée pour sa « négligence », qui aurait permis un détournement de fonds publics.
Patronne de Bercy depuis quelques mois, Christine Lagarde autorise à l’automne 2007, avec « légèreté » selon les enquêteurs, le choix d’une procédure privée d’arbitrage dans un vieux conflit entre Bernard Tapie et l’ancienne banque publique Crédit Lyonnais, sur la revente en 1994 de l’équipementier sportif Adidas. Puis Christine Lagarde renonce en juillet 2008, un peu vite selon les magistrats instructeurs, à engager un recours contre la sentence arbitrale qui attribue à M. Tapie plus de 400 millions d’euros (avec les intérêts), pris sur les deniers publics.
Il lui est reproché d’avoir dans cette affaire fait preuve « d’une incurie et d’une précipitation critiquables » et d’avoir ainsi « privé l’État d’une chance d’éviter que ses fonds soient détournés ». L’arbitrage a été annulé en 2015 au civil, avec obligation pour Bernard Tapie de rembourser.

Quelle est sa défense ?

À la décharge de Christine Lagarde, le recours à l’arbitrage se préparait avant son arrivée à Bercy. Par ailleurs, cette ancienne avocate d’un prestigieux cabinet anglo-saxon n’avait pas de « relations personnelles » avec les acteurs du dossier. Surtout, Christine Lagarde n’est pas intervenue dans le choix, très controversé, des arbitres.
Hier, Bernard Tapie a déclaré dans une interview au JDD qu’elle ne lui avait fait « aucun cadeau », fixant des conditions très strictes à l’arbitrage.
Les avocats de Christine Lagarde plaident pour un report du procès de la CJR, car l’affaire est en cours d’instruction par la justice pour son volet non-ministériel. Au pénal, les enquêteurs soupçonnent un « simulacre » organisé au bénéfice de Bernard Tapie, dont l’avocat avait des liens avec l’un des arbitres.
Dans cet autre volet de la tentaculaire affaire Tapie, six personnes sont mises en examen entre autres pour « escroquerie ». Parmi elles l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy et actuel PDG d’Orange, Stéphane Richard.
Pour l’avocat de Christine Lagarde, « il faudrait qu’un tribunal dise d’abord si oui ou non il y a eu un détournement de fonds publics », avant de juger la patronne du FMI pour des négligences qui auraient permis de siphonner l’argent du contribuable.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2016/12/12/christine-lagarde-face-a-la-cour-de-justice-de-la-republique

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